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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/35

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sinon à réprimer mes passions, du moins à m’empêcher de m’y livrer entièrement.

Mes progrès dans tous les arts furent extrêmement rapides ; à quatorze ans, je peignais agréablement, j’étais bonne musicienne, et j’excellais surtout dans la danse. J’étais vive, agaçante, enjouée ; mon âme était le siége des vertus ; et mon cœur, que mille passions naissantes commençaient à troubler, était celui de la plus parfaite innocence. Hélas ! si Rosa, à mille autres qualités précieuses, eût joint plus de prudence, j’aurais conservé cette pureté angélique qui brillait en moi dans tout son éclat ! Mais à quoi bon ce soupir ; quel bien m’en serait-il revenu ? et de combien de plaisirs aurais-je été privée ? Tout est ici-bas pour