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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/366

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réussis au-delà de mes espérances. Quoi ! s’écriait-il, vous ne me trouvez pas indigne de votre tendresse ! Ma disgrace vous est connue, et vous me donnez des baisers, vous permettez mes caresses ! Ah ! Julie, que ne puis-je, par un miracle d’amour, vous prouver ce que tant de bontés excitent en mon âme !

— Lorsque j’eus recouvré mon sang-froid, je rendis grâces à mon étoile de m’avoir préservée de ce nouveau danger ; c’était la première fois que je consentais à me rendre, et pour la première fois, un obstacle aussi imprévu qu’insurmontable m’avait arrêtée sur le bord même du précipice ! Combien peu de femmes, à ma place, auraient tiré si bon parti d’un semblable accident ?