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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/37

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la fraîcheur de la rose, et je joignais à tout cela un certain je ne sais quoi, qui seul aurait suffi pour faire tourner toutes les têtes ; enfin, après s’être demandé si j’étais belle ou jolie, on convenait que j’étais l’une et l’autre. J’étais gracieuse et caressante à l’excès ; mes familiarités amusaient beaucoup ma tante, et surtout ceux qui en étaient l’objet. On trouvait fort drôle qu’une petite personne qui excitait déjà les désirs, et qui souvent, par les attitudes les plus voluptueuses, semblait les partager, vînt se mettre sur les genoux d’un homme, l’embrassât, lui fît mille caresses, et tout cela avec un air de si bonne foi, qu’on ne pouvait douter que ce ne fut mon innocence même qui me faisait manquer aux règles de la bienséance.