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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/38

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Telle j’étais à quatorze ans ; mais je touchais au moment où toutes les passions que je renfermais dans mon sein devaient éclore. Mon penchant à l’amour se trahissait de mille manières ; mes yeux étaient animés, souvent même remplis d’ivresse. Tout annonçait en moi ce que je devais être un jour.

Je dansais très-souvent avec un jeune homme que l’on nommait Adolphe ; j’éprouvais, lorsque j’étais avec lui, un plaisir que je ne cherchais pas à dissimuler. Il fut présenté chez ma tante ; bientôt il devint notre chevalier ; je le voyais tous les jours ; mais Rosa ne nous quittait pas, et je désirais souvent, sans en deviner la cause, qu’elle ne fût pas présente à nos jeux.