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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/387

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un homme qui se croit aimé ne doute jamais que l’on ne partage ses transports.

Jusqu’alors mon adresse avait empêché que les deux concurrens ne s’aperçussent de leur rivalité ; un quart d’heure de ce jour fatal suffit pour leur ouvrir les yeux : ils n’eurent plus qu’un doute, ce fut de savoir lequel des deux je préférais. Il s’établit entre eux une petite guerre qui m’aurait amusée beaucoup si je n’en avais craint les suites. Ils s’épiaient avec tant de vigilance, que j’espérais qu’ils me garantiraient mutuellement des piéges l’un de l’autre ; effectivement, Auguste m’avertit pendant le souper, que Saint-Charles s’était emparé de la clef de la chambre qui m’était destinée, et qu’il en avait substitué une autre.