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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/397

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que je crusse aimer quelque chose. Mais bientôt un nouvel objet, beaucoup plus digne de mon attention, me fit abandonner le sémillant Auguste aux femmes qui me l’enviaient.

J’avais dix-huit ans, c’était l’âge de me choisir un époux : l’immense fortune qui m’était destinée multipliait chaque jour le nombre de ceux qui prétendaient à ma main ; il était bien difficile que parmi cet essaim de cavaliers, dont chacun avait des droits à faire valoir, le choix de mon père, celui de ma tante et le mien, tombassent sur le même individu ; je regrette de n’avoir pas alors conçu une passion violente, que cette passion n’ait point été contrariée, persécutée à outrance, cela aurait fourni un heureux contraste à mes nombreux caprices, et sans doute