Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 34 )

plaisirs de la campagne me firent oublier ceux que je goûtais près d’Adolphe.

J’ai souvent remarqué, depuis que je raisonne, que j’avais un des caractères les plus rares et les plus heureux du monde. Toutes les sensations agréables m’affectent avec excès, et j’ai toujours eu pour les sentimens pénibles une espèce de philosophie, ou, si vous l’aimez mieux, d’insensibilité qui en diminuait l’amertume, et qui m’a souvent préservée de mille chagrins qui seraient venus troubler le bonheur dont j’ai joui presque sans interruption.

Un de mes grands plaisirs, lorsque j’étais à la campagne, était la chasse aux papillons. Je jouissais d’une entière liberté ; j’avais même la permission de me promener seule