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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/401

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épousé le marquis à cette époque, son amour excessif pour moi, joint à ses qualités précieuses, n’eussent enfin fixé la mobilité de mon caractère ; je le crois d’autant plus, que j’étais légère par systême, et mon goût pour Bellegrade étant alors très-vif, la raison empruntant l’organe de l’amour m’aurait fait facilement renoncer à mes principes erronés.

Mais celui qui règle nos destinées ne permit pas qu’il en fût ainsi ; ce délai si peu raisonnable détruisit à jamais l’espoir que j’avais conçu de goûter une félicité parfaite. Cette chimère tant caressée, de ne vivre que pour Bellegrade, de consacrer à son bonheur tous les instans de ma vie, de renoncer à tous les hommes, pour me rendre digne d’un seul, hélas ! il n’y avait