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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/407

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qui porte avec lui son plaisir et sa récompense.

Bellegrade ne produisait rien sur mes sens ; lui-même dédaignait les plaisirs grossiers qu’ils procurent. Je pouvais donc, sans lui faire injure, accepter les hommages d’un autre.

Octave avait à peine vingt ans ; sa figure était composée des traits les plus réguliers et les plus gracieux. Un léger duvet commençait à brunir son menton, et son front d’un blanc d’albâtre était le siége de la pudeur. Ses formes délicieuses ne pouvaient être comparées qu’à celles d’Adonis. Sa main était la plus jolie du monde ; mais ce qui le rendait plus dangereux encore que toutes ces perfections, c’était la perfide sécurité que donnait son air modeste et craintif. Il parlait peu dans le monde, et, lorsqu’il se trouvait seul auprès d’une femme, du moins lorsqu’il se