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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/406

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rissait davantage ; à qui devais-je mon bonheur, ma bonté, ma sagesse ? c’était au digne, à l’excellent Bellegrade !

Cette félicité parfaite, dont je m’enivrai pendant six mois, devait être bientôt troublée. Ce fut l’homme en apparence le plus timide et le moins dangereux qui réussit insensiblement à me détacher de Bellegrade. Comment fus-je assez aveugle pour cesser d’adorer celui qui ne vivait que pour moi, et dont l’illusion, toujours entretenue par un excès d’amour, ne lui permit jamais de voir en moi que la plus parfaite des femmes !

Mais non, je ne fus pas infidèle ; mon cœur ne cessa jamais d’être à Bellegrade ; lui seul sut m’inspirer ce sentiment sublime, aussi pur que délicieux, qui émane de l’ame, et