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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/416

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dissait son existence, et n’osait plus s’approcher de celle qu’il croyait avoir si grièvement offensée. Bientôt ses larmes cessent, des signes non équivoques lui donnent l’espoir de tout réparer ; il fond sur moi comme le milan sur la craintive colombe, je renouvelle ma ruse et tremble qu’elle n’ait plus de succès ! Ô bonheur ! ô désespoir ! À l’instant d’immoler sa victime, le poignard s’évanouit !

Je chercherais inutilement à donner une idée de la douleur d’Octave à ce second échec ; c’était la première fois qu’il éprouvait une pareille honte : à son âge on doit peu s’attendre à de semblables accidens. Sa douleur était si vive et si immodérée, que je fus au moment de lui avouer l’espèce d’enchantement dont je m’étais servie ;