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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/44

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baiser. Eh ! quel baiser ! Je ne l’oublierai de ma vie ! Ce fut le premier baiser d’amour, ce fut le plus délicieux ! Il m’enivra de volupté ; jamais baiser ne procura pareille ivresse. Adolphe s’aperçut de mon émotion, et s’efforça de l’accroître encore, en répétant mille fois ce qui l’avait causée. Ses baisers, à chaque instant, devenaient plus ardens ; ceux que je lui rendais n’étaient pas moins amoureux, et je crois que j’aurais accordé, dès la première fois, ce que depuis mille amans passionnés n’ont pu obtenir, ni par leur amour, ni par leur constance, si, à l’instant même où mon Adolphe allait devenir tout-à-fait téméraire, le nom de Julie, que répétaient plusieurs voix, n’eût frappé notre oreille. Aussitôt Adolphe se releva, et, sans nulle pitié