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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/45

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de l’état où il m’avait mise, il se débarrassa de moi, malgré les efforts que je faisais pour le retenir ; et le poltron chercha son salut dans la fuite, en me recommandant bien bas de ne pas dire que je l’avais vu. Je restai couchée sur l’herbe, privée de toutes mes facultés, et brûlante de mille désirs. La seule de mes idées qui ne fût pas confuse, était le regret d’être séparée d’Adolphe, et le désir de le revoir encore ; enfin, peu à peu je recouvrai mes esprits. En réfléchissant sur les dernières paroles de mon jeune ami, je m’étonnai du secret qu’il m’avait recommandé ; mais, n’y voyant aucun inconvénient, je résolus de garder le silence. Adolphe m’avait plu d’abord par cet instinct naturel qui rapproche les deux sexes. Le plaisir qu’il venait