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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/442

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récompensé, le mien sera-t-il moins heureux ?

» Je l’avouerai, madame, je me laissai toucher par cette femme, aussi insidieuse que séduisante ; elle m’aveugla sans peine sur le crime d’un commerce illicite. Je m’isolai de toutes mes connaissances, je me livrai tout entier au bonheur de l’aimer, à celui plus grand encore de lui voir partager mon amour. Je n’épargnai rien pour la rendre heureuse, et pendant un temps bien court je crus l’être moi-même.

» Mélanie, exempte de chagrin, devenait tous les jours plus jolie. Un soir que nous étions à l’Opéra, je remarquai qu’un fort beau jeune homme ne cessait de la lorgner, je crus que sa charmante figure en était la seule cause, et j’avoue que je ressentis un secret