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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/455

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Mon âme fut prête à suivre la sienne. Je pressais dans mes bras son corps inanimé. Je l’appelais à grands cris ; puis écoutant dans le plus grand silence, j’attendais qu’il me répondit. Mon attente trompée me mettait en fureur. Mais que devins-je, quand on voulut m’arracher d’auprès de lui ! On fut obligé d’employer la violence. Je n’entendais pas les ordres de mon père, je n’étais pas plus sensible aux prières de Rosa. Un délire effrayant s’empara de moi ; je ne voyais que des assassins. Précourt surtout, l’infâme Précourt, s’offrait sans cesse à mes regards irrités. Monstre ! m’écriai-je, frappe-moi, mais épargne mon époux !

Cet affreux délire dura pendant un mois, sans aucun intervalle lucide : enfin je recouvrai la raison et