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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/456

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la vie ; mais ce fut pour m’affliger de nouveau.

Ma convalescence fut longue, ma douleur le fut plus encore : je ne cessais de parler de Bellegrade. On craignit pendant quelque temps que mes organes ne fussent affectés. Ce fut dans ces momens de douleur qu’Octave me montra combien il m’était attaché. Il se prêtait avec un discernement que lui seul possédait, à tous les caprices de ma douleur. Jamais il ne me parlait de lui, toujours de Bellegrade. Il le peignait sous les plus aimables couleurs ; c’était un être céleste que je devais toujours chérir et toujours regretter. Je sais qu’il y a peu de mérite à vanter un rival que l’on ne peut plus craindre ; mais je crois qu’il y en a beaucoup à renoncer aux droits d’un amant pour remplir pendant