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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/47

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achevant ces mots, je courus embrasser ma tante ; l’air naturel avec lequel je m’étais disculpée, ne permettant pas de concevoir le moindre soupçon, Rosa me sourit affectueusement, se repentant, au fond du cœur, de son mouvement d’impatience.

Dès cet instant, je ne fus plus la même. Je venais pour la première fois de déguiser la vérité ; cette faute me paraissait si grande, que je fus tentée vingt fois de me jeter aux genoux de ma tante, et de lui demander un pardon que j’étais sûre d’obtenir en lui faisant un aveu sincère. Une seule chose m’arrêtait, c’était la crainte de ne plus voir Adolphe ; une voix secrète me disait que ces baisers délicieux étaient défendus, je n’en pouvais deviner la raison ; mais il me semblait que si cette ma-