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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/490

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curait un nouveau plaisir ; faites-moi désirer la dernière, au même instant je vous l’accorde.

Ce raisonnement est spécieux, reprit Versac ; mais entre nous, il est trop égoïste ; si jusqu’à présent vous n’avez agi que pour vous, il est temps que mon tour vienne : n’attendez pas, pour me rendre heureux, un désir que je désespère de faire naître ; daignez accorder quelque chose à l’amour, et le plaisir acquittera sa dette.

Il est moins difficile, en fait d’amour, de rétorquer des argumens que de résister à des caresses ; aussi Versac s’efforça-t-il en vain de me persuader. Il me quitta désespéré de ma résistance ; mais comme je croyais son orgueil plus intéressé que son cœur dans ce désespoir, il me toucha peu.