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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/52

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suis pas aimé ! Ah ! mon Adolphe, lui dis-je en lui donnant le baiser le plus tendre, ne profère pas un pareil blasphême. Je fais plus que t’aimer, je t’adore ; mais tu ne sais sûrement pas que de semblables libertés nous rendraient tous les deux également coupables. Voilà pourquoi je me fâchais, mon ami ; mais je ne t’en veux plus, car tu l’ignorais sans doute : songe seulement qu’à présent tu ne seras plus excusable.

Je ne sais si mon Adolphe conçut quelques scrupules de détruire autant d’innocence, ou s’il crut que le temps et mes propres désirs le serviraient mieux que son audace ; mais il parut se rendre à mes raisons avec toute la bonne foi du monde, et se contenta, sans faire le moindre effort pour en obtenir davantage, de