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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/51

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respectueux, je le regardai en riant, et je posai mes lèvres sur son front, n’osant pas en faire davantage. Je fus entendue ; la crainte fit place aux transports les plus vifs, et, avant d’avoir pu opposer la moindre résistance, je fus couverte de baisers. C’était beaucoup plus que je n’en voulais permettre. Malgré mon extrême innocence, je savais que la vertu défendait sévèrement de certaines libertés que j’étais bien résolue à n’accorder jamais. Adolphe, m’écriai-je en l’arrêtant, il faut que vous ayez perdu la raison, et je ne vous pardonnerai de la vie ce que vous venez de faire. Hé quoi ! s’écria-t-il étonné de ma résistance ; qu’ai-je fait pour exciter tant de colère ? Faite comme Vénus, tu dois lui ressembler en tout, et, si je parais criminel, c’est que je ne