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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/54

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momens d’abandon où je ne me connaissais plus, alors j’aurais goûté ce qu’il y a de plus enivrant sur la terre ; je me serais livrée, sans crainte, aux désirs qui mille fois m’ont dévorée, sans pouvoir triompher de moi. Adolphe ! cher Adolphe ! que de momens délicieux tu m’as fait perdre ! J’ai passé l’âge des plaisirs, et j’en ignore les plus vifs ! j’ai mis de côté préjugés et vertus, sans avoir connu les jouissances qui sont le partage et l’excuse de ceux qui s’abandonnent à leurs passions ! Mais loin de moi ces regrets inutiles, le temps vole toujours et ne revient jamais sur ses pas. À quoi bon se repentir des choses auxquelles on ne peut rien changer ! Mais, quand il serait en mon pouvoir de parcourir une nouvelle carrière, je suis persuadée