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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/55

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que je tiendrais encore la même conduite. En me privant de ces plaisirs, que peut-être on exagère, je me suis préservée de mille craintes, et j’ai mis à l’abri ma réputation ; et d’ailleurs, de quoi ne me dédommage pas la gloire d’être aujourd’hui la seule femme qui puisse se vanter d’avoir goûté mille fois les plaisirs d’une défaite, et de n’avoir jamais été vaincue ! J’aurais pu connaître de plus grandes jouissances ; mais elles eussent été plus courtes et moins variées ; j’aurais pu, d’ailleurs, perdre ma réputation, j’aurais été tourmentée par des craintes continuelles.

Ma liaison avec Adolphe dura pendant une partie de l’été. Chaque fois qu’il me voyait il semblait m’aimer davantage. Pour moi, le plaisir que j’éprouvais, en me trou-