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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/60

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nais trop bien, Julie, pour me livrer à ce fol espoir : tout ce que j’exige de toi, c’est que, lorsque je te reverrai, tu me dises avec candeur le nombre de ceux que tu auras aimés ; car, je te le prédis, ta jeunesse, tes grâces, et surtout ton esprit, attireront mille amans sur tes traces, et ton penchant pour l’amour, joint à la force de tes passions, t’en feront distinguer un grand nombre. Puisses-tu choisir assez bien pour ne jamais te repentir de tes bontés : à peine maintenant peux-tu me comprendre ; mais dans peu tu seras en état d’apprécier mes conseils. Je vais t’en donner un dernier ; c’est le plus essentiel de tous ; si tu le suis, tu t’épargneras la douleur la plus insupportable, celle des remords. Écoute-moi