Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 58 )

tens de devenir tyrans, n’ayant plus rien à désirer, le dégoût remplace l’amour, et nous abandonnons sans pitié celle à qui nous devons le bonheur, et dont l’attachement s’est accru en proportion de ses bienfaits ; en vain nous donne-t-on les noms de perfide, d’infidèle ; nous nous glorifions de les mériter.

Tu vois donc, ma chère Julie, qu’en refusant la dernière faveur, tu éviteras une foule de maux ; les désirs de tes amans, n’étant jamais satisfaits entièrement, renaîtront sans cesse avec plus de vivacité : tu seras toujours l’arbitre de leur sort, et tu goûteras mille plaisirs sans renoncer à la vertu. Mais une chose qui n’est pas moins nécessaire, ni peut-être moins difficile, c’est de mettre assez d’art dans ta