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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/69

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pour moi ! Le chagrin que je conçus de ne plus voir Adolphe fut si vif que j’en tombai malade ; ma tante s’inquiéta beaucoup du dérangement de ma santé, elle parla même de remettre son voyage à l’année suivante ; mais le médecin l’ayant assurée que la cause de ma maladie ne provenait que d’une mélancolie profonde, chose ordinaire aux personnes de mon âge, et que le plus sûr moyen de me guérir était de me distraire, Rosa reprit sa première résolution, et le jour de notre départ fut fixé.

Je sens tout plus vivement qu’une autre, et pourtant rien de si léger que moi : jamais un sujet pénible n’a pu me faire une impression durable, bientôt je m’accoutumai à l’absence de ce que j’aimais le mieux, et dès que j’eus perdu l’espérance de le voir, il s’effaça de ma pensée.