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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/70

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Peu de jours après ma dernière entrevue avec Adolphe, nous retournâmes à Marseille ; nos amis s’empressèrent de venir nous voir ; tout le monde me félicitait sur notre voyage ; mes jeunes compagnes enviaient mon bonheur ; Que tu es heureuse d’aller à Paris, me disaient-elles, que je voudrais être à ta place ! Ces discours étaient bien faits pour me guérir de ma tristesse, il est si doux d’exciter l’envie ! Je m’étonnais d’avoir craint ce voyage qui devenait l’objet de tous mes désirs ; j’allais enfin briller sur un théâtre digne de moi. On admirerait mon esprit et mes grâces ; je serais entourée de mille amans, Adolphe me l’avait prédit et m’avait donné le secret d’en être toujours aimée ! Combien mon orgueil allait être satisfait ! Adorée des hommes, re-