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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/80

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une soirée délicieuse ; mais quel fut mon désespoir, lorsqu’au lieu du plaisir auquel je m’attendais, j’éprouvai le plus mortel ennui. L’opéra me parut mauvais, les voix détestables. J’étais honteuse d’avoir désiré si vivement une chose qui me paraissait d’autant plus maussade, que je m’en étais fait un tableau plus séduisant. Je ne pus cacher mon dépit, et je témoignai le désir de m’en aller. Ayez un peu de patience, me dit M. de Saint-Albin, je me doutais que cet opéra ne vous plairait guère ; mais j’espère que le ballet qui va le suivre vous dédommagera. Je ne répondis que par un geste qui montrait combien j’étais incrédule, et je pris la sage résolution de finir la soirée comme je l’avais commencée, c’est-à-dire, de m’ennuyer au ballet, même lors-