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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/81

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que je serais privée du plaisir de la critique : cependant, en dépit de moi, je fus forcée de m’amuser et d’applaudir ; j’étais dans l’enchantement, dans l’extase. Je n’avais jamais rien vu qui égalât les grâces des danseuses : chacune d’elles me paraissait la déesse de la Volupté. Comment un homme peut-il aller à l’Opéra, et revenir chez lui dormir tranquillement ? voilà ce qui m’a toujours étonnée. Pour moi, si j’eusse été d’un autre sexe, ces femmes-là m’eussent fait faire les plus grandes folies. Je vis avec peine arriver la fin du ballet, et je convins ingénûment de tout le plaisir qu’il m’avait causé. Hélas ! disais-je en revenant, combien l’on avait tort à Marseille de vanter la manière dont je dansais : que je suis loin d’une pareille perfection, et com-