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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/87

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baissé les stores ; ensuite il s’approcha de moi, me prit les mains dans une des siennes, et, passant l’autre bras autour de ma taille, il se mit à causer de l’air le plus familier. — Dites-moi, charmante Julie, s’écria-t-il en m’embrassant sur la bouche à l’instant où je m’y attendais le moins, combien d’heureux mortels ont-ils déjà respiré cette haleine de rose ? — Cette manière, répondis-je en rougissant, n’est pas en usage à Marseille, et c’est la première fois que je vois embrasser ainsi. J’aime à vous croire, me dit-il. Il est si doux d’être le premier qui donne un pareil baiser. Que de fois, ma chère Julie, je me suis vu prêt à poser mes lèvres sur cette bouche délicieuse, lorsque vous veniez d’un air enfantin me prodiguer