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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/237

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Tullie.

Non, mais j’ai deſſein de l’éprouver, afin de goûter le plaiſir de toutes ſortes de manieres. Je partirai demain, pour aller trouver Oronte qui m’a écrit d’aller paſſer quelques jours avec lui à la campagne ; & je trouverai le moyen de faire ce que je voudrai. Je t’enverrai Cléante : fais en ſorte qu’il n’ait pas ſujet d’être mécontent de toi.

Octavie.

Je n’ai rien à démêler avec lui, il faut qu’il ſe conſerve pour ton retour. Tu as oublié de me dire comment les noces de Julie s’étoient faites.

Tullie.

Helas ! elles ſe ſont faites comme du temps de nos premiers peres, c’eſt-à-dire ſans aucune cérémonie. Ton pere étoit abſent, aucun des parents n’y fut appellé. Sempronie ſeule fit promettre la foi à nos deux amants, & les conduiſit elle-même dans le lieu où le meilleur de la fête ſe devoit paſſer. Auparavant elle eut un long entretien avec Julie, & lui conſeilla malicieuſement pluſieurs choſes qui l’auroient rendue odieuſe à ſon mari, s’il n’avoit pas connu ſa ſimplicité & les artifices de ta mere. Sem-

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