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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/199

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vous-mêmes, et Dieu avec vous, de ce qu’il y a eu de saint, de juste et d’irréprochable dans notre conduite envers vous, qui avez embrassé la foi ». Il fallait aussi leur adresser des éloges ; voilà pourquoi il leur parle d’une manière qui devait les persuader. Si je n’ai rien reçu ailleurs, dit-il, quoique je fusse dans le besoin, cela est bien plus vrai encore maintenant. « De ce qu’il y a eu de saint, de juste et d’irréprochable dans notre conduite envers vous, qui avez embrassé la foi. Vous savez que nous avons agi envers chacun de vous, comme un père envers ses enfants, vous exhoortant, vous consolant ». Après avoir parlé de sa manière de vivre au milieu des hommes, il parle de ce qui tient à la charité, ce qui est une idée plus élevée, et son langage est celui de l’humilité. « Comme un père envers ses enfants, vous exhortant, vous consolant, vous conjurant de marcher d’une manière digne de Dieu, qui vous a appelés au partage de sa royauté et de sa gloire ». Cette expression, « vous conjurant », lui est inspirée par le souvenir de ce que font les pères. Oui, nous vous avons conjurés ; et, en cela, nous n’avons pas usé de rigueur, nous nous sommes conduits comme des pères. « Chacun de vous ». Ah ! dans une si grande multitude, personne de négligé, ni petit, ni grand, ni riche, ni pauvre ! — « Vous exhortant », dit-il, à la résignation ; « vous consolant, vous conjurant ». — « Vous exhortant » ; donc les apôtres ne cherchaient pas la gloire. « Vous conjurant » ; certes, ce n’étaient pas des flatteurs ; « de marcher d’une a manière digne de Dieu, qui vous a appelés au partage de sa royauté et de sa gloire ». Voyez maintenant ce que ce récit a d’instructif et de consolant. Car si Dieu nous a appelés à sa royauté, s’il nous a appelés à sa gloire, il faut tout supporter. Nous vous exhortons, non pas pour que vous nous fassiez quelque faveur, mais pour que vous obteniez le royaume des cieux.

« C’est pourquoi nous rendons à Dieu, nous aussi, de continuelles actions de grâces, de ce qu’ayant entendu, de notre bouche, la parole de Dieu, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais comme étant, ainsi qu’elle l’est véritablement, la parole de Dieu, efficace en vous qui avez embrassé la foi (13) ». On ne peut pas prétendre, dit-il, que nous, de notre côté, nous fassions toutes choses d’une manière absolument irréprochable, mais que vous, de votre côté, vous vous montriez indignes de notre séjour auprès de vous ; car vous ne nous avez pas écoutés comme on écoute des hommes ; vous avez été attentifs, comme si vous entendiez les avertissements de Dieu même. Qui le prouve ? De même qu’il démontre qu’il n’a recherché ni la faveur qu’obtiennent les flatteries, ni la vaine gloire dans ses prédications, et qu’il en donne pour preuves les périls qu’il a courus, le témoignage de ses auditeurs, les œuvres qu’il a faites, de même il prouve, par les périls qu’ils ont affrontés, la piété avec laquelle ils ont reçu la parole. En effet, comment, leur dit-il, si vous n’aviez pas écouté, comme on écouterait Dieu lui-même, comment pourriez-vous supporter de tels périls ? Et voyez à quelle hauteur il les élève : « Car, mes frères, vous êtes devenus les imitateurs des Églises de Dieu, qui ont embrassé la foi de Jésus-Christ dans la Judée ; vous avez souffert, de la part de vos concitoyens, les mêmes persécutions que ces Églises de la part des juifs, qui ont tué le Seigneur Jésus-Christ, et les prophètes ; qui nous ont persécutés ; qui ne sont point agréables à Dieu et qui sont ennemis de tous les hommes ; qui nous empêchent d’annoncer aux gentils la parole du salut, comblant ainsi la mesure de leurs péchés, car la colère de Dieu est tombée sur eux et y demeurera jusqu’à la fin ». (Id. 14-16)

2. Vous êtes, dit-il, devenus les imitateurs des Églises de Dieu qui sont dans la Judée. Grande consolation ; il n’est pas étonnant, dit-il, que les juifs vous traitent comme ils ont traité leurs frères. Et maintenant ce n’est pas une faible marque de la vérité de la prédication, de voir que des juifs mêmes étaient décidés à tout supporter. « Parce que vous avez souffert », dit-il, « de la part de vos concitoyens, les mêmes persécutions que ces Églises de la part des juifs ». Il y a plus d’énergie en ce qu’il dit : « Que celles qui sont dans la Judée ». Il montre par là que les fidèles se réjouissaient partout de leurs combats. Il dit donc Vous aussi, vous avez souffert les mêmes traitements ; et maintenant, qu’y a-t-il d’étonnant qu’ils vous aient fait subir les rigueurs qu’ils ont osé exercer contre le Seigneur ? Voyez-vous quelle grande consolation il leur apporte ?