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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/300

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Analyse.

  • 1. Quels sont ceux que l’on doit choisir pour l’épiscopat. – Ce qu’il faut entendre ici par ce mot de prophétie. – La foi et une bonne conscience sont deux choses qui se soutiennent mutuellement. – Une mauvaise vie a pour effet le naufrage dans la foi.
  • 2. Les apôtres châtiaient eux-mêmes les incorrigibles ; et livraient à Satan ceux qu’ils voulaient corriger. Ainsi Satan était leur serviteur, signe éclatant de la grâce qui opérait en eux. – L’Esprit-Saint marquait l’Église de même que la nuée marquait le camp des Hébreux.
  • 3. Contre ceux qui s’approchaient de la sainte Communion indignement ou une seule fois dans l’année.


1. La dignité de l’enseignement et du sacerdoce est grande et admirable ; il faut vraiment le suffrage de Dieu, pour trouver celui qui est digne de l’exercer. Ainsi en a-t-il été autrefois ; ainsi en est-il encore, lorsque nous faisons ces choix en dehors de toute passion humaine, sans considérer rien de terrestre, ni l’amitié, ni la haine. En effet, bien que l’assistance de l’Esprit nous soit moins largement accordée qu’aux apôtres, il suffit de la, bonne volonté pour que le choix de Dieu s’opère, car les apôtres n’avaient point encore reçu le Saint – Esprit lorsqu’ils choisirent Matthias, mais ils s’en étaient remis à la prière, ils le firent entrer, au nombre des apôtres, sans avoir égard à aucun motif humain. Il en devrait être ainsi parmi nous : mais notre mauvaise volonté est telle que nous négligeons même les indices certains ; lorsque nous négligeons ce qui est manifeste, comment Dieu nous découvrira-t-il ce qui nous est caché ? Si vous n’êtes pas fidèles dans ce qui est petit, dit-il, qui vous confiera ce qui est grand et vrai ? (Lc. 16,11) Alors rien d’humain n’agissait, et les prêtres étaient choisis par le don de prophétie. Qu’est-ce à dire ? C’est qu’ils étaient choisis par l’Esprit-Saint. La prophétie en effet ne consiste pas essentiellement à annoncer l’avenir, mais a aussi pour objet le présent, puisque Saül fut désigné par prophétie, tandis qu’il était caché ; car Dieu a des révélations pour les justes. Il y avait aussi une prophétie dans ces paroles : « Séparez-moi Paul et Barnabé » (Act. 13,2) ; et c’est ainsi que Timothée lui-même fut choisi. Paul parle ici de plusieurs prophéties et peut-être de celle par laquelle il choisit Timothée, lorsqu’il le circoncit et le désigna, comme il l’écrit lui-même : « Ne négligez point la grâce qui est en vous ». (1Tim. 4,14) Animant donc son zèle et le disposant au jeûne et aux veilles, il le fait souvenir de celui qui l’a choisi et qui l’a élu ; comme s’il lui disait : C’est Dieu qui vous a désigné ; il a eu confiance en vous ; ce n’est point un suffrage humain qui vous a fait ce que vous êtes, ne faites pas injure et honte au suffrage de Dieu.
Puis, après ce mot si redoutable de précepte, que lui dit-il ? – « Je vous donne ce précepte, mon fils Timothée ». Il lui donne ses ordres comme à son véritable fils, non comme une autorité despotique, non comme une puissance souveraine, mais il lui dit : « Mon fils Timothée ». Il montre qu’il confie à sa garde la plus exacte, un dépôt qui n’est pas à nous, car nous ne nous le sommes pas approprié, et c’est la grâce de Dieu qui nous l’a remis : La foi et une bonne conscience. Ce qu’il nous a donné, gardons-le. Car s’il n’était pas venu, la foi elle-même n’eût pas été trouvée, ni la vie pure que nous suivons par ses enseignements. Comme s’il eût dit : Ce n’est pas moi qui donne le précepte ni qui vous ai choisi ; c’est ce qu’il entend par « les prophéties prononcées sur Timothée ». Écoutez-les, obéissez-leur. Que lui a-t-il prescrit ? De combattre avec elles le bon combat. Ce sont elles qui vous ont choisi ; faites cette guerre pour laquelle elles vous ont choisi. Le bon combat ; car il en est aussi un mauvais dont il a dit : « Comme vous avez fait de vos membres des armes pour le péché et l’impureté ». (Rom. 6,19) Ceux – là servent sous un tyran ; vous, sous un roi. Et pourquoi donne-t-il à cette œuvre lé nom de combat ? Parce qu’une guerre terrible est allumée pour tous, mais surtout pour celui qui a la charge d’enseigner les autres ; parce que nous avons besoin d’armes puissantes, du jeûne, des veilles, d’une veille incessante, parce que nous devons nous préparer pour le sang et les combats, paraître sur le champ de bataille et n’a voir aucun sentiment de lâcheté. « De combattre avec elles », lui dit-il ; car, comme dans les armées tous ne servent pas avec les mêmes armes, mais dans des corps différents ; de même, dans l’Église, l’un a la fonction de maître, l’autre de disciple, un autre de simple fidèle ; vous servez comme je vous l’ai dit.
Ensuite pour qu’il ne croie pas que c’est assez, il ajoute : « Ayant la foi et une bonne