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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/356

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HOMÉLIE XVIII.


JE VOUS PRESCRIS, EN PRÉSENCE DE DIEU QUI VIVIFIE TOUS LES ÊTRES, ET DU SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, QUI, SOUS PONCE-PILATE, A RENDU CE MAGNIFIQUE TÉMOIGNAGE, DE GARDER LE COMMANDEMENT SANS TACHE ET SANS REPROCHE, JUSQU’À L’AVÈNEMENT DE NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST QUI MANIFESTERA EN SON TEMPS LE BIENHEUREUX ET UNIQUE SOUVERAIN, LE ROI DES ROIS ET SEIGNEUR DES SEIGNEURS, QUI SEUL POSSÈDE L’IMMORTALITÉ ET HABITE UNE LUMIÈRE INACCESSIBLE, LUI QUE NUL HOMME N’A VU NI NE PEUT VOIR, A QUI HONNEUR ET PUISSANCE ÉTERNELLE. AINSI SOIT-IL. (VI, 13-16 JUSQU’À LA FIN)

Analyse.

  • 1. L’apôtre en appelle à Dieu pour donner plus de poids à ses recommandations, et faire ainsi plus d’effet sur l’esprit de disciple.
  • 2. Adhérer, non à la science humaine, mais à la foi. – Instabilité des choses de ce monde.


1. L’apôtre atteste encore Dieu, comme il l’a fait peu auparavant, pour rendre sa parole plus redoutable et affermir davantage son disciple en lui montrant que ses préceptes ne sont pas des préceptes humains ; il veut en effet que recevant ce commandement comme venant du Maître lui-même, et ayant toujours dans la pensée celui qui l’a instruit, ce témoin rendu présent par le souvenir tienne son âme en éveil. « Je vous prescris, en présence du Dieu qui vivifie tous les êtres ». C’est là un encouragement pour les périls, un souvenir de la résurrection. – « Et du Seigneur Jésus-Christ qui a rendu témoignage sous Ponce-Pilate ». Voici encore une exhortation tirée de la personne du Maître. Ce qu’il veut dire, le voici : Ce qu’il a fait, il faut que vous le fassiez aussi. C’est afin que nous marchions sur ses traces qu’il a rendu ce beau témoignage.
Ce que faisait l’apôtre, lorsqu’il disait aux Hébreux : « Portant vos regards vers l’auteur et le consommateur de la foi, Jésus, qui, au lieu de la vie heureuse dont il pouvait jouir, a subi la croix, méprisant la confusion, et qui est assis à la droite du trône de Dieu ; considérez celui qui a supporté de la part a des pécheurs une telle contradiction, afin que vos âmes ne se laissent pas abattre à la fatigue » (Héb. 12,2-3) ; ce qu’il faisait, dis-je, il le fait ici encore à l’égard de son disciple. C’est comme s’il lui disait : Ne craignez pas la mort, car vous êtes le serviteur de Dieu qui peut vivifier tous les êtres. « Je suis venu », dit Jésus, « pour rendre témoignage à la vérité ». (Jn. 18,37) Et quel est ce magnifique témoignage ? Quand Pilate lui dit ; « Êtes-vous roi ? » (Id. 37) Jésus lui répondit ; « Je suis né pour cela ». (Id. 37) Et au pontife : « Voyez, ceux-ci m’ont entendu ». (Ib. 21) Puis, comme on lui demandait s’il était le Fils de Dieu, il répondit : « Tu l’as dit, je le suis ». Il y a beaucoup d’autres choses encore qu’il affirma et confessa.
« De garder le commandement sans tache et sans reproche jusqu’à l’avènement de « Notre-Seigneur Jésus-Christ », c’est-à-dire jusqu’à votre mort, jusqu’à votre sortie de ce monde. Mais il ne s’est pas exprimé ainsi ; il a dit : « Jusqu’à l’avènement », afin d’animer davantage Timothée. Et qu’est-ce que garder le commandement sans tache ? C’est n’en contracter ni dans sa foi ni dans ses mœurs, « L’avènement que manifestera en son temps le bienheureux et unique souverain, le Roi des rois et Seigneur des seigneurs, qui seul possède l’immortalité et habite une lumière inaccessible ». De qui l’apôtre dit-il cela ? Est-ce du Père ? est-ce du Fils ? Oui, c’est du Fils. « L’avènement que manifestera en son temps le bienheureux et unique souverain ». Ces paroles sont pour la consolation de Timothée, afin que les rois de la terre ne lui inspirent ni étonnement ni crainte. – « En son temps », c’est-à-dire au temps convenable, au temps qu’il faut, afin que Timothée ne se chagrine pas, s’il n’est pas encore arrivé. Mais, pour le manifester, il est seul souverain ; il le manifestera donc. « Le bienheureux », celui qui est heureux par lui-même ; car il n’y a au ciel rien de douloureux ni de pénible. « Le bienheureux, unique souverain », par opposition