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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/122

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claudine à l’école

puis, maintenant que mon emballement est tombé, comme le sien, j’aime mieux rester dans cette boîte où je m’amuse mieux que partout ailleurs. Assagie, je regarde la joue marbrée d’Anaïs, et je lui murmure gaiement :

— Eh ben ! ma vieille, ça te tient chaud ?

Elle a eu si peur de mon renvoi dont j’aurais pu l’accuser d’être la cause, qu’elle ne me tient pas rancune :

— Sûr, que ça tient chaud ! Mais, tu sais, tu as la main lourde ! T’es pas folle de te mettre en colère comme ça ?

— Allons, va, n’en parlons plus. Je crois que j’ai eu un mouvement nerveux un peu violent dans le bras droit.

Tant bien que mal, elle a effacé la « ceinture » de sa carafe ; j’ai achevé la mienne, et Mlle Aimée, les doigts fébriles, corrige nos dessins.

Aujourd’hui, je trouve la cour vide ou presque. Dans l’escalier de l’école maternelle, on cause beaucoup, des voix s’appellent et crient des « Fais donc attention ! — C’est lourd, bon sang ! » Je m’élance :

— Qu’est-ce qu’on fait ?

— Tu vois bien, explique Anaïs, nous aidons ces demoiselles à déménager d’ici pour aller dans le bâtiment neuf.

— Vite, donnez-moi quelque chose à porter !