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claudine à l’école

— Y en a là-haut, vas-y.

Je grimpe dans la chambre de la Directrice, la chambre où j’ai guetté à la porte… enfin ! Sa paysanne de mère, son bonnet de travers, me confie à porter, aidée de Marie Belhomme, une grande manne contenant les objets de toilette de sa fille. Elle se met bien, la rousse ! Toilette fort minutieusement garnie, petits et grands flacons de cristal taillé, ongliers, vaporisateurs, brosses, pinces et houppettes, cuvette immense et « petit cheval », ce n’est pas là, pas du tout, la garniture de toilette d’une institutrice de campagne. Il n’y a qu’à regarder, pour en être sûre, la toilette de Mlle Aimée, celle aussi de cette pâle et silencieuse Griset, que nous transportons ensuite : une cuvette, un pot à eau de dimensions restreintes, une petite glace ronde, une brosse à dents, du savon, et c’est tout. Pourtant, cette petite Aimée est très coquette, surtout depuis quelques semaines, toute pomponnée et parfumée. Comment s’y prend-elle ? Cinq minutes après, je m’aperçois que le fond de son pot à eau est poussiéreux. C’est bon ; on comprend.

Le bâtiment neuf, qui contient trois salles de classe, un dortoir au premier étage, et des petites chambres de sous-maîtresses, est encore trop frais pour mon goût, et sent désagréablement le plâtre. Entre les deux, on construit la maison principale, qui contiendra la mairie au rez-de-chaussée, les appartements privés au premier et reliera les deux ailes déjà achevées.