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claudine à l’école

Qu’il s’en aille, qu’il s’en aille donc ! tout à l’heure Aimée va descendre, il la préviendra, elle se défiera et nous ne verrons rien !

— Oui,… mais il n’est pas l’heure, ce sont ces diables de gamins qui se pendent à la chaîne, on ne peut pas les laisser une seconde. Et mon collègue n’est pas toujours là ! Ah ! c’est peunible d’être seul pour veiller à tout !

Il est candide, tout de même ! Cette façon de « veiller à tout, » qui consiste à venir conter fleurette aux grandes filles, ne doit pas l’éreinter outre mesure.

— Vous voyez, Mademoiselle, il faut que j’aille sévir ! Mais Mlle Lanthenay…

— Oh ! vous pourrez toujours prévenir à onze heures, si votre collègue est encore absent, — ce qui m’étonnerait. Peut-être va-t-il rentrer d’une minute à l’autre ?

Va sévir, va donc sévir, gros muid de gaffes. Tu as assez salué, assez souri ; file, disparais ! Enfin !

La grande Anaïs, un peu vexée de l’inattention du sous-maître pour elle, me révèle qu’il est amoureux de moi. Je hausse les épaules : « Finissons donc notre partie, ça vaudra mieux que de dire des insanités. »

La partie finit pendant que les autres arrivent, et que les institutrices descendent au dernier moment. Elles ne se quittent pas d’une semelle ! Cette petite horreur d’Aimée prodigue à la rousse des malices de gamine.