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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/165

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claudine à l’école

La petite ne se le fait pas répéter deux fois, elle sort en courant et en se mouchant. Mlle Sergent continue :

— C’est bien votre faute, je vous assure. Vous vous êtes montrée pleine de mauvais vouloir pour moi, à mon arrivée, et vous avez repoussé mes avances, car je vous en ai fait, bien que ce ne fût pas mon rôle. Vous m’aviez pourtant paru assez intelligente et assez jolie pour m’intéresser, moi qui n’ai ni sœur ni enfant…

(Du diable si j’aurais jamais pensé… ! On ne peut pas me déclarer plus nettement que j’eusse été « sa petite Aimée » si j’avais voulu. Eh bien ! non, ça ne me dit rien, même rétrospectivement. Pourtant, c’est de moi que Mlle Lanthenay serait jalouse, à cette heure-ci… Quelle comédie !)

— C’est vrai, Mademoiselle. Mais, fatalement, ça aurait mal tourné tout de même, à cause de Mlle Aimée Lanthenay ; vous avez mis une telle ardeur à… conquérir son amitié, et à détruire celle qu’elle pouvait me porter !

Elle détourne les yeux :

— Je n’ai pas cherché, comme vous le prétendez, à détruire… Mlle Aimée aurait pu vous continuer ses leçons d’anglais sans que je l’en empêchasse…

— Ne dites donc pas ça ! Je ne suis pas encore idiote, et il n’y a que nous deux ici ! J’en ai été longtemps furieuse, désolée même, parce que je suis presque aussi jalouse que vous… Pourquoi l’avez-vous prise ? J’ai eu tant de peine, oui, là,