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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/169

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claudine à l’école

Dans l’étroite mansarde où glisse un jour douteux
La femme et le mari se disputaient tous deux…

Il était temps ! Une grande ombre passe sur les vitres du corridor, toute la classe frémit et se lève, — par respect — au moment où la porte s’ouvre devant le père Blanchot. Il a une figure solennelle entre deux grands favoris poivre-et-sel, et un redoutable accent franc-comtois. Il pontifie, il mâche ses paroles avec enthousiasme, comme Anaïs les gommes à effacer, il est toujours vêtu avec une correction rigide et démodée ; quel vieux bassin ! En voilà pour une heure ! Il va nous poser des questions idiotes et nous démontrer que nous devrions toutes, « embrasser la carrière de l’enseignement ». J’aimerais encore mieux ça que de l’embrasser, lui.

— Mesdemoiselles !… Mes enfants, asseyez-vous.

« Ses enfants » s’asseyent modestes et douces. Je voudrais bien m’en aller. Mlle Sergent s’est empressée au-devant de lui, d’un air respectueux et malveillant, pendant que son adjointe, la vertueuse Lanthenay, s’est enfermée dans sa classe.

Monsieur Blanchot pose dans un coin sa canne à béquille d’argent, et commence par horripiler, tout d’abord, la Directrice (bien fait !) en l’entraînant près de la fenêtre, pour lui parler programmes de brevet, zèle, assiduité, et allez donc ! Elle