Aller au contenu

Page:Claudine a l'Ecole.pdf/171

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
claudine à l’école

logiquement (oh ! là ! là !) cinq ou six vers. Puis il lui demande :

— Mon enfant, pourquoi avez-vous noué ce velours « nouâr » après (sic) votre cou ?

(Ça y est ! Qu’est-ce que je disais ? Anaïs, démontée, répond bêtement que « c’est pour tenir chaud ». Gourde sans courage !)

— Pour vous tenir chaud, dites-vous ? Mais ne pensez-vous point qu’un foulard remplirait mieux cet office ?

(Un foulard ! Pourquoi pas un passe-montagne, antique rasoir ? Je ne peux pas m’empêcher de rire, ce qui attire son attention sur moi.)

— Et vous, mon enfant, pourquoi êtes-vous ainsi décoâffée et les cheveux pendants, au lieu de les porter tordus sur la tête et retenus par des épingles ?

— Monsieur l’Inspecteur, ça me donne des migraines.

— Mais vous pourriez au moins les tresser, je crois ?

— Oui, je le pourrais, mais papa s’y oppose.

Il me tanne, je vous dis ! Après un petit claquement de lèvres désapprobateur, il va s’asseoir et tourmente Marie sur la guerre de Sécession, une des Jaubert sur les côtes d’Espagne, et l’autre sur les triangles rectangles. Puis il m’envoie au tableau noir, et m’enjoint de tracer un cercle. J’obéis. C’est un cercle… si on veut.

— Inscrivez dedans une rosace à cinq feûilles.