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claudine à l’école

— Non, pas toujours d’aussi bien ; mais quelquefois je me roule de rire dans mon lit.

Elle me narre encore d’autres potins du canton assez sales ; son père, employé à la mairie, connaît à fond la chronique scandaleuse du pays. Je l’écoute, et le temps passe.

Mlle Sergent revient ; nous n’avons que le temps de rouvrir nos livres au hasard ; mais elle vient droit à moi sans regarder ce que nous faisons :

— Claudine, pourriez-vous faire chanter vos camarades devant M. Blanchot ? Elles savent maintenant ce joli chœur à deux voix : Dans ce doux asile.

— Moi, je veux bien ; seulement l’inspecteur a si mal au cœur de me voir les cheveux défaits qu’il n’écoutera pas !

— Ne dites pas de bêtises, ce n’est pas le jour ; faites-les vite chanter. M. Blanchot paraît assez peu content de la deuxième classe, je compte sur la musique pour le dérider.

Je le crois sans peine qu’il doit être assez peu content de la deuxième classe ! Mlle Aimée Lanthenay s’en occupe toutes les fois qu’elle n’a pas autre chose à faire ; elle gorge ses gosses de devoirs écrits, pour pouvoir, pendant qu’elles noircissent du papier, causer tranquillement avec sa chère Directrice. Moi, je veux bien faire chanter les élèves, pour ce que ça me coûte !

Mlle Sergent ramène l’odieux Blanchot ; je range