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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/208

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claudine à l’école

L’examen écrit ayant lieu demain, Mlle Sergent nous enjoint de remonter dans nos chambres et d’y repasser une dernière fois ce que nous savons le moins. Pas besoin d’être ici pour ça ! J’aimerais mieux rendre visite aux X… des amis de papa charmants, excellents musiciens… Elle ajoute : « Si vous êtes sages, ce soir, vous descendrez avec moi, après dîner, et nous ferons des roses avec Mme Cherbay et ses filles. » Murmures de joie ; toutes mes camarades exultent. Pas moi ! Je ne ressens aucune ivresse à l’idée de confectionner des roses en papier dans une cour d’hôtel avec cette obèse gérante, en graisse blanche. Je le laisse voir, probablement, car la Rousse reprend, tout de suite excitée :

— Je ne force personne, bien entendu ; si Mlle Claudine ne croit pas devoir se joindre à nous…

— C’est vrai, Mademoiselle, je préfère rester dans ma chambre, je crains vraiment d’être si inutile !

— Restez-y, nous nous passerons de vous. Mais je me verrai forcée, dans ce cas, de prendre avec moi la clef de votre chambre ; je suis responsable de vous.

Je n’avais pas pensé à ce détail, et je ne sais que répondre. Nous remontons là-haut, et nous bâillons toute l’après-midi sur nos livres, énervées par l’attente du lendemain. Mieux aurait valu nous promener, car nous ne faisons rien de bon, rien…