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claudine à l’école

charitablement les nouvelles arrivantes… en les arrosant de bougie fondue, la mauvaise fille !

Mademoiselle ne nous calme pas, même en nous douchant de cette prédiction sinistre : « Vous n’êtes pas au bout de vos peines, je voudrais vous voir demain soir après l’oral ! »

Elle nous rentre difficilement à l’hôtel, sautillantes et chantonnantes sous la lune.

Et le soir, la Directrice couchée et endormie, nous sortons de nos lits pour danser, Anaïs, Luce, Marie et moi (sans les Jaubert, bien entendu), pour danser follement, les cheveux bondissants, pinçant la chemise courte comme pour un menuet…

Puis, pour un bruit imaginaire du côté de la chambre où repose Mademoiselle, les danseuses de l’inconvenant quadrille s’enfuient avec des frôlements de pattes nues et des rires étouffés.

Le lendemain matin, éveillée trop tôt, je cours « faire peur » au couple Anaïs-Luce, qui dort d’un air absorbé et consciencieux : je chatouille avec mes cheveux le nez de Luce qui éternue avant d’ouvrir les yeux, et son effarement réveille Anaïs qui bougonne et s’assied, en m’envoyant au diable. Je m’écrie avec un grand sérieux : « Mais tu ne sais pas l’heure qu’il est ? Sept heures, ma chère, et l’oral à 7 heures 1/2 ! » Je les laisse se précipiter à bas du lit, se chausser, et j’attends que leurs bottines soient boutonnées pour leur dire