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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/259

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claudine à l’école

Mon bras à ma patrie,
Mon cœur à mon amie,
Mourir content pour la gloire et l’amour,
C’est le refrain du joyeux troubadour !

Le père Sallé rit de tout son cœur :

— Mon Dieu ! que ces gens étaient ridicules ! Je sais bien que nous le serons autant qu’eux dans vingt ans, mais cette idée d’un troubadour avec un casque et une lyre !… Sauvez-vous vite, mon enfant, allez, vous aurez une bonne note ; mes amitiés à votre père, dites-lui que je l’aime bien, et qu’il apprend de belles chansons à sa fille !

— Merci, monsieur Sallé, adieu ; merci encore de ne m’avoir pas interrogée ; je ne dirai rien, soyez tranquille !

Voilà un brave homme ! ça m’a rendu un peu de courage, et j’ai l’air si gaillard que Luce me demande : « Tu as donc bien répondu ? Qu’est-ce qu’il t’a demandé ? Pourquoi prenais-tu son ombrelle ?

— Ah ! voilà ! Il m’a demandé des choses très difficiles sur les troubadours, sur la forme des instruments dont ils se servaient ; une chance que je savais tous ces détails-là !

— La forme des instruments… non, vrai, je tremble en pensant qu’il pouvait me le demander ! La forme des… mais ce n’est pas dans le programme ! Je le dirai à Mademoiselle !

— Parfaitement, nous ferons une réclamation. Tu as fini, toi ?