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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/263

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claudine à l’école

— Où sont les autres, petite ?

— Les autres ? Elles ont fini toutes, elles sont en bas dans la cour avec Mademoiselle, et toutes celles des autres écoles qui ont fini sont là aussi.

Le fait est que la salle se vide rapidement.

Cette grosse bonne femme de Mlle Michelot m’appelle enfin. Elle est rouge et fatiguée à faire pitié à Anaïs elle-même. Je m’assieds ; elle me considère sans rien dire, d’un gros œil perplexe et débonnaire. Quoi ?

— Vous êtes… musicienne, m’a dit Mlle Sergent.

— Oui, Mademoiselle, je joue du piano.

Elle s’exclame en levant les bras :

— Mais alors, vous en savez bien plus que moi !

(Ça lui est parti du cœur ; je ne peux pas m’empêcher de rire.)

— Ma foi, écoutez, je vais vous faire déchiffrer et puis voilà tout. Je vais vous chercher quelque chose de difficile, vous vous en tirerez toujours.

Ce qu’elle a trouvé de difficile, c’est un exercice assez simple, mais qui, tout en doubles croches, avec sept bémols à la clef, lui a semblé « noir » et redoutable. Je le chante allegro vivace, entourée d’un cercle admiratif de petites filles qui soupirent d’envie. Mlle Michelot hoche la tête et m’adjuge, sans insister davantage, un 20 qui fait loucher l’auditoire.

Ouf ! C’est donc fini ! On va rentrer à Montigny, on va retourner à l’école, courir les bois, assister