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claudine à l’école

aux ébats de nos institutrices (pauvre petite Aimée, elle doit languir, toute seule !) Je dévale dans la cour, Mlle Sergent n’attendait plus que moi et se lève à ma vue.

— Eh bien ! c’est terminé ?

— Oui, Dieu merci ! J’ai 20 en musique.

— Vingt en musique !

Les camarades ont crié ça en chœur, n’en croyant pas leurs oreilles.

— Il ne manquerait plus que ça, que vous n’eussiez pas 20 en musique, dit Mademoiselle d’un air détaché, — flattée au fond.

— C’est égal, dit Anaïs, ennuyée et jalouse, 20 en musique, 19 en composition française… si tu as beaucoup de notes comme celles-là !

— Rassure-toi, douce enfant, l’élégant Roubaud m’aura chichement notée !

— Parce que ? demande Mademoiselle, tout de suite inquiète.

— Parce que je ne lui ai pas dit grand’chose. Il m’a demandé de quel bois on fait les flûtes, non, les crayons, quelque chose comme ça, et puis des histoires sur l’encre… et sur Botticelli, enfin, ça ne « cordait » pas nous deux.

La Directrice s’est rembrunie.

— Je m’étonnerais bien si vous n’aviez pas fait quelque bêtise ! Vous ne vous en prendrez pas à d’autres qu’à vous si vous échouez.

— Hé, qui sait ? Je m’en prendrai à M. Antonin