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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/271

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claudine à l’école

les deux écoles, garçons et filles, la grande cour dont on a respecté les cèdres, heureusement, et les petits massifs réguliers à la française, et les lourdes portes de fer — beaucoup trop lourdes et trop redoutables — qui nous enferment, et les water-closets à six cabines, trois pour les grandes, trois pour les petites (par une touchante et pudique attention, les cabines des grandes ont des portes pleines, celles des petites : des demi-portes), les beaux dortoirs du premier étage, dont on aperçoit au dehors les vitres claires et les rideaux blancs. Les malheureux contribuables la paieront longtemps. On dirait une caserne, tant c’est beau !

Les élèves nous font une réception bruyante ; Mlle Aimée ayant bonnement confié la surveillance de ses élèves et celle de la première classe à la chlorotique Mlle Griset, pendant sa petite promenade à la gare, les classes sont semées de papiers, hérissées de sabots-projectiles de trognons de pommes-de-moisson… Sur un froncement des sourcils roux de Mlle Sergent, tout rentre dans l’ordre, des mains rampantes ramassent les trognons de pommes, des pieds s’allongent et, silencieusement, réintègrent les sabots épars.

Mon estomac crie et je vais déjeuner, charmée de retrouver Fanchette, et le jardin, et papa ; — Fanchette blanche qui se cuit et se fait maigrir au soleil, et m’accueille avec des miaulements brusques et étonnés ; — le jardin vert, négligé et envahi de plantes qui se hissent et s’allongent pour