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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/274

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claudine à l’école

pérer. Et puis si j’essayais de te détourner, tu ne me croirais pas.

Au bout de cinq jours de trôleries dans les bois, à me griffer les bras et les jambes aux ronces, à rapporter des brassées d’œillets sauvages, de bluets et de sceaux-de-Salomon, à manger des merises amères et des groseilles à maquereau, la curiosité et le mal de l’École me reprennent. J’y retourne.

Je les trouve toutes, les grandes assises sur des bancs à l’ombre, dans la cour, travaillant paresseusement aux ouvrages « d’exposition » ; les petites, sous le préau, en train de barboter à la pompe ; Mademoiselle dans un fauteuil d’osier, son Aimée à ses pieds sur une caisse à fleurs renversée, flânant et chuchotant. À mon arrivée, Mlle Sergent bondit et pivote sur son siège :

— Ah ! vous voilà ! ce n’est pas malheureux ! Vous prenez du bon temps ! Mlle Claudine court les champs, sans songer que la distribution des prix approche, et que les élèves ne savent pas une note du chœur qu’on doit y chanter !

— Mais… Mlle Aimée n’est donc pas professeur de chant ? ni M. Rabastens (Antonin) ?

— Ne dites pas de bêtises ! Vous savez fort bien que Mlle Lanthenay ne peut pas chanter, la délicatesse de sa voix ne le lui permet pas ; quant à M. Rabastens, on a jasé en ville sur ses visites et