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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/275

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claudine à l’école

ses leçons de chant, à ce qu’il paraît. Ah ! Dieu ! votre sale pays de cancans ! Enfin il ne reviendra plus. On ne peut pas se passer de vous pour les chœurs et vous en abusez. Ce soir, à quatre heures, nous diviserons les parties et vous ferez copier les couplets au tableau.

— Je veux bien, moi. Qu’est-ce que c’est, le chœur de cette année ?

— L’Hymne à la Nature. Marie, allez le chercher sur mon bureau, Claudine va commencer à le seriner.

C’est un chœur à trois parties, très chœur de pension. Les sopranos piaillent avec conviction :


Là-bas au lointain,
L’hymne du matin
S’élève en un doux murmure…


Cependant que les mezzos, faisant écho aux rimes en tin, répètent tin tin tin, pour imiter la cloche de l’Angelus. C’est bête à pleurer. Ça plaira beaucoup.

Elle va commencer, cette douce vie, qui consiste à m’égosiller, à chanter trois cents fois le même air, à rentrer aphone à la maison, à m’enrager contre ces petites, réfractaires à tout rythme. Si on me faisait un cadeau, au moins !

Anaïs, Luce, quelques autres, ont heureusement une bonne mémoire de l’oreille, et me suivent de la voix dès la troisième fois. On cesse parce que Mademoiselle a dit : « Assez pour aujourd’hui » ; ce