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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/280

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claudine à l’école

ramasser une bobine, sans déplacer la bouteille couchée dans le panier, le bec dehors. À la petite récréation d’un quart d’heure (à neuf heures et à trois heures), tout le monde se précipite à la pompe pour inonder les bouteilles et les rafraîchir un peu. Il y a trois ans, une petite est tombée avec sa bouteille, s’est crevé un œil ; son œil est tout blanc, maintenant. À la suite de cet accident, on a confisqué tous les récipients, tous, pendant une semaine… et puis quelqu’une a rapporté le sien, exemple suivi par une autre le jour suivant… le mois d’après, les bouteilles fonctionnaient régulièrement. Mademoiselle ignore peut-être cet accident qui date d’avant son arrivée, — ou bien elle préfère fermer les yeux pour que nous la laissions tranquille.

Rien ne se passe, en vérité. La chaleur nous ôte tout entrain : Luce m’assiège moins de ses importunes câlineries ; des velléités de querelles s’éveillent à peine pour tomber tout de suite ; c’est la flemme, quoi, et les orages brusques de juillet, qui nous surprennent dans la cour, nous balaient sous des trombes de grêle, — une heure après, le ciel est pur.

On a joué une méchante farce à Marie Belhomme qui s’était vantée de venir à l’École sans pantalon, à cause de la chaleur.