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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/288

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claudine à l’école

promet des joies sans fin : arrivée du train ministériel à neuf heures, les autorités municipales, les élèves des deux Écoles, enfin tout ce que la population de Montigny compte de plus remarquable attendra le ministre près de la gare, à l’entrée de la ville, et le conduira à travers les rues pavoisées, au sein des Écoles. Là, sur une estrade, il parlera ! Et dans la grande salle de la mairie il banquètera en nombreuse compagnie. Puis, distribution des prix aux grandes personnes (car M. Jean Dupuy apporte quelques petits rubans violets et verts aux obligés de son ami Dutertre, qui réussit là un coup de maître). Le soir, grand bal dans la salle du banquet. La fanfare du chef lieu (quelque chose de propre !) prêtera son gracieux concours. Enfin le maire invite les habitants à pavoiser leurs demeures et à les décorer de verdure. Ouf ! Quel honneur pour nous !

Ce matin, en classe, Mademoiselle nous annonce solennellement — on voit tout de suite que de grandes choses se préparent — la visite de son cher Dutertre, qui nous donnera, avec sa complaisance habituelle, d’amples détails sur la façon dont on réglera la cérémonie.

Là-dessus, il ne vient pas.

L’après-midi seulement, vers quatre heures, à l’instant où nous plions dans les petits paniers nos tricots, dentelles et tapisseries, Dutertre entre, comme toujours, en coup de vent, sans frapper.